Il est important d’essayer d’identifier la cause des troubles du sommeil. Agir sur cette cause sera le premier traitement. Si le stress par exemple est à l’origine de l’insomnie, on essaiera dans la mesure du possible d’en éliminer la cause, de prendre du recul par rapport à ses obligations professionnelles, de tenter de résoudre les conflits. En cas d’insomnie, les médicaments ne devraient jamais être utilisés ou réutilisés sans prescription médicale. La somnolence pendant la journée, la baisse de vigilance, les interactions avec d’autres médicaments et l’accoutumance représentent autant de risques qu’il s’agit d’éviter.
Le premier traitement de l’insomnie consiste à retrouver une bonne hygiène de vie et des conditions d’endormissement optimales. Les somnifères sont susceptibles d’apporter une aide, mais il ne faut jamais les prendre sans avis médical. Le traitement dépendra du type de trouble observé, de sa durée, de sa cause, du contexte. Seul un médecin peut prescrire le traitement qui convient, en tenant compte en particulier de l’âge, de l’état de santé ou du mode de vie du patient. Le traitement médicamenteux doit être de courte durée et arrêté dès que possible.
Une aide psychothérapeutique de courte durée peut être bénéfique dans certains cas.
Des activités favorisant la relaxation peuvent s’avérer utiles pour bien dormir : yoga, tai chi, méditation, sophrologie, etc. Certaines personnes font également appel à l’acupuncture pour lutter contre l’insomnie.
QUELS SONT LES MÉDICAMENTS UTILISÉS CONTRE L’INSOMNIE ?
L’efficacité des médicaments à base de brome, de plantes, d’oligo éléments, d’homéopathie, vendus sans ordonnance pour les troubles mineurs du sommeil n’est pas clairement établie.
Les hypnotiques, appelés couramment somnifères, sont des médicaments qui facilitent le sommeil. Ils aident à s’endormir et peuvent également contribuer au maintien du sommeil, lorsque leur durée d’action est suffisamment longue. Lorsque les troubles du sommeil sont dus à d’autres maladies psychiques, les traitements prescrits pour soulager celles-ci (neuroleptiques, benzodiazépines anxiolytiques ou certains antidépresseurs) peuvent suffire à rétablir un sommeil de qualité.
Dans certains cas, ces spécialités dites « sédatives » sont un moyen de faciliter le sommeil sans avoir recours aux hypnotiques. Les médicaments sont dits sédatifs lorsqu’ils possèdent des propriétés calmantes et apaisantes. En soulageant la nervosité, ils peuvent aider à trouver le sommeil. Certains sédatifs sont utilisés dans ce but ou pour calmer un patient agité. Mais ces propriétés peuvent parfois constituer un effet indésirable et provoquer une somnolence non souhaitée (comme dans le cas de médicaments contre la toux, la douleur, l’hypertension artérielle ou l’épilepsie). Attention, un médicament sédatif peut augmenter les effets sédatifs de l’alcool.
LES BENZODIAZÉPINES ET APPARENTÉS
Les somnifères les plus prescrits aujourd’hui font partie de la famille des benzodiazépines et apparentés. On peut classer les benzodiazépines selon leur durée d’action (voir tableau ci-dessous). Celles à courte durée d’action sont prescrites pour les insomnies de début de nuit ou contre les insomnies occasionnelles (durant deux ou trois jours, par exemple en cas de décalage horaire). Celles à durée d’action moyenne sont utiles en cas d’insomnies de milieu de nuit ou en cas d’insomnies à court terme (d’une durée d’une à trois semaines, souvent en lien avec des problèmes familiaux ou professionnels). Enfin, les benzodiazépines à durée d’action prolongée sont utilisées pour les insomnies de fin de nuit ou chroniques. Néanmoins, chaque personne possède une sensibilité particulière et la durée d’action d’un hypnotique peut varier d’un patient à l’autre.
Ces médicaments sont efficaces, mais doivent être utilisés dans le respect de certaines règles. En effet, pris sur de trop longues périodes, ils provoquent une accoutumance (besoin d’augmenter les doses pour maintenir l’effet), voire une dépendance. Un traitement par des benzodiazépines débute progressivement pour permettre d’identifier la dose efficace la plus faible. Les personnes âgées sont souvent sensibles à des doses plus faibles que les plus jeunes. Il est important de respecter scrupuleusement la dose prescrite par le médecin.
Les benzodiazépines doivent être prises juste avant le coucher. Elles agissent en vingt minutes environ après la prise, et il est important d’être au lit à ce moment-là pour ne pas risquer de tomber.
Certaines personnes réagissent mal aux benzodiazépines. Au lieu de s’assoupir, elles deviennent énervées, agitées, agressives. D’autres ont des crises de larmes, ressentent une confusion. Ces signes disparaissent sans laisser de traces, mais les personnes concernées doivent informer leur médecin de ces réactions paradoxales qui décideront ou non d’interrompre le traitement.
Tous les somnifères font courir le risque d’une baisse de la vigilance au réveil et, de ce fait, exposent à de possibles accidents notamment des accidents de la circulation. En France, de tels accidents ont été rapportés, en particulier avec le zolpidem (STILNOX et génériques). En décembre 2013, l’agence du médicament a rappelé que les somnifères doivent être utilisés à la plus faible dose possible et pendant la durée la plus brève possible. Un délai de 7 à 8 heures après la prise doit être respecté avant de reprendre une activité qui nécessite de la vigilance. Les somnifères ne doivent pas être utilisés pour traiter les réveils de milieu de nuit.
Le zolpidem, considéré comme le plus puissant somnifère
Le zolpidem est un hypnotique de la classe des imidazopyridines. C’est un somnifère puissant, prescrit uniquement en cas d’insomnies sévères transitoires. C’est une molécule apparentée aux benzodiazépines (BZD), avec une demi-vie courte (environ 2h30) et une biodisponibilité élevée. Son élimination rapide et son absence d’effets perturbateurs des phases du sommeil comparé aux BZD 2 en ont fait le somnifère de référence en France. Cependant, le fait qu’il augmente la durée du sommeil de stade 3 augmente le risque de parasomnies (tel que le somnambulisme)3,4 chez les personnes concernées. Selon certaines sources, il peut provoquer des effets secondaires tels que des hallucinations visuelles et auditives, même à des doses thérapeutiques. Il est de ce fait classé parmi les psychotropes à risque d’abus 6, et est considéré comme un stupéfiant dans certains pays.
Utilisations du zolpidem
Il est utilisé pour le traitement de l’insomnie sévère occasionnelle, transitoire ou chronique, et n’est délivré que sur ordonnance. Il possède une durée d’action limitée et est particulièrement recommandé dans les insomnies d’endormissement ; il est cependant important de prendre un avis médical avant de commencer le traitement. Il est préférable de l’absorber strictement au moment du coucher du fait de son action rapide. Il ne provoque en général pas d’effet résiduel au réveil, sauf s’il est pris trop tardivement (en milieu de nuit)